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La station de radio RMC


Créée au cours de la Deuxième Guerre mondiale, la Radio Monte-Carlo ou RMC est une des plus vieilles stations de radio de l’histoire de la France. Elle a notamment connu un déclin important au cours des années 80 avant de se reprendre à partir des années 2000 sous la direction d’Alain Weill. En 2017, RMC s’est classé 4e au classement des radios avec le plus grand taux d’audience en France.

Émergence d’une radio populaire sous l’occupation allemande

RMC voit le jour à Monte-Carlo le 1er juillet 1943, alors la France est encore pleinement envahie par les Allemands. La station est alors dirigée par le ministère des Affaires étrangères en Allemagne et entame un test de diffusion sur une fréquence de 701 kHz. Elle loue notamment les émetteurs à ondes moyennes de 10 kilowatts de la Radio Méditerranée qui n’était plus en service depuis que la guerre avait commencé. L’émetteur utilisé est ensuite optimisé à 30 kW. Les programmations régulières débutent le 1er août 1943 avec une diffusion située entre 19 h et 21 h 45. Une émission de midi est développée à partir de la semaine suivante.

Les contenus de la station à ses débuts étaient essentiellement dédiés à la musique, et surtout à du jazz originaire des États-Unis. Le personnel français en charge de l’administration de la station voulait notamment établir le plus de retard possible sur les programmes informationnels qui étaient sous le contrôle des Allemands. Ces derniers se servaient notamment de ces émissions d’informations pour diffuser leur propagande à l’ensemble du peuple français. Cette attitude de la station ne manque pas toutefois d’agacer Otto Abetz qui décide de nommer Charles Morice à la fonction de la direction générale. RMC se retrouve alors obliger de diffuser les renseignements de la propagande allemande à partir de mars 1944.

Saint-Laurent-du-Var est bombardé par les alliées le 15 août 1944 en préparation du débarquement sur la Provence. Cela occasionne une coupure du circuit qui relie le studio de Monaco à l'émetteur installé dans les Antibes. RMC se retrouve ainsi obligée d’effectuer une diffusion directe à partir de l'émetteur des Plateaux-Fleuris. Ce dernier, autant que d’autres installations techniques de la région, sera détruit par les soldats allemands lors de leurs replis le 24 août 1944, ce qui interrompt les émissions de RMC. La chaine ne reprend officiellement sa diffusion qu’en juillet 1945 après la confiscation des parts de l’Allemagne et de l’Italie sur la radio par le gouvernement de la France et celui de Monaco. Les programmes de la radio sont alors diffusés sur une fréquence de 1467 kHz. 

Expansion et croissance fulgurante dans les années 1970

Au cours de la période estivale de l’année 1974, RMC fait l’inauguration d’un nouveau centre émetteur de 2000 kW à Roumoules, au cœur du département des Alpes-de-Haute-Provence. Il parvient ainsi à tripler sa couverture d’audience d’origine sur une trajectoire incluant Nantes, Paris, Reims, Dijon et Lons-le-Saunier. RMC devient également un concurrent direct d’autres radios françaises comme RTL, Europe 1 et France Inter. Les deux émetteurs de la station sont établis durant la même année. La chaîne réalise un score de près de 2.75 millions d’auditeurs, ce qui est considérable dans la mesure où la mesure d’audience de l’époque est la même qu’aujourd’hui. RMC arrive même à s’octroyer près de 14 % du marché de la radio française au terme des années 1970.

Pour poursuivre son ascension, la chaine entame une diversification de ses programmes et transforme son émetteur GO d’origine pour un format OM avec une portée de 428 mètres. La station diffuse ses émissions en Italie et en France sur une fréquence de 1 467 kHz. Dans l’intervalle des années 1978 et 1981, RMC ouvre quatre émissions en FM pour l’audience de la Côte d’Azur. L’une d’elles est une émission en anglais qui peut entendue de l’île de Saint-Tropez à Bordighera.

C’est notamment à cette époque qu’Alain Chabat et Christian Borde comment à travailler dans la station. Dans la foulée, RMC conforte sa position dans d’autres parties de la France par l’ouverte de nouveaux bureaux à Toulouse, Ajaccio, Nice, Grenoble et Clermond-Ferrand. RMC devient un porte-fanion de la chanson française grâce au travail de l’animateur Franck Fernandel. Son côté sérieux est affirmé par des animateurs tels que Georges de Caunes ou Yves Mourousi tandis que Jean-Pierre Foucault et Carole Chabrier lui donneront une image plus ludique. 

Déclin sous le changement de direction et la concurrence en radio libre

Aux alentours du mois de 1981, un grand nombre de radios libres commencent à faire leur apparition sur les ondes FM de la France et anéantissent le monopole de RMC sur la partie sud de la France. Certaines émissions phares de la station sont alors supprimées et déplacées sous les ordres des nouveaux dirigeants de la station. Ces derniers préfèrent en outre diffuser des émissions de nature éducative à la place, ce qui diminue énormément l’audience de la station. Elle subit d’ailleurs un nouveau coup dur en 1983 avec la reprogrammation de ses émissions populaires et la perte de plusieurs animateurs clés. Cela inclut notamment Jean-Pierre Foucault et Jean-Louis Filc.

Pour maintenir sa place de leader, RMC organise des tournées estivales en se concentrant sur les villes en bord de mer. Des artistes avec des chansons tout publics sont notamment engagés pour l’animation de ces tournées. Elle part également à la conquête du Nord de la France en y créant de nombreux décrochages sur des ondes FM. Cela commence à Paris en 1987 avec la fréquence 103.1 MHz et à Champagne l’année suivante sur la fréquence 102.1 MHz. En 1989, la station décide d’arrêter tous les décrochages à l’exception de celui de Paris.

L’État français essaye à plusieurs fois de privatiser RMC entre 1986 et 1996, mais ne parvient jamais à aboutir à un accord en raison du prix trop élevé de la station et de son remaniement de structure. RMC investit aussi beaucoup d’argent dans l’accomplissement des reprogrammations initiées par sa direction générale dont l’occupant principal était remplacé tous les 2 ans et demi. Childéric Muller anime la dernière tournée de grande envergure de la station en 1990 en compagnie de Patrick Sébastien et d’autres artistes. Environ 400.000 personnes seront notamment réunies sur les plages françaises pour assister à cette tournée.

Dans un certain élan de désespoir, la station décide en 1993 de vendre son immeuble à la Principauté monégasque pour un montant 30 millions d’euros. La station obtient en contrepartie des droits de locataire sur l’immeuble vendu. Au cours de la même année, RMC interrompt toute diffusion pour trois de ses émissions en FM, à savoir ‘RMC Côte d’Azur’, ‘RMC Rock’ et ‘RMC Classique’ en raison d’un déficit important.

Jean Pierre Foucault prend la direction des programmes de la chaine en 1994 et parvient à stabiliser l’audience aux alentours de 3.8 % à 4 %. La station affiche néanmoins un déficit important. L’État français, qui détient une part majoritaire des actions au sein de la station, parvient avec succès à lui trouver un repreneur.

Renaissance et expansion européenne

Alors qu’elle voit son audience chuter de 1.9 point, RMC parvient à se reprendre en main sous la direction d’Alain Weill en novembre 2000. Ce dernier avait notamment quitté ses fonctions au sein du groupe NRJ pour créer la société Next Radio TV et racheter les parts de Sud Communication dans RMC. En 2001, la station est rebaptisée RMC Info et porte un slogan tout en anglais. La musique est également exclue de la fiche de programme de la station. Sur une année entière, la rédaction est partagée entre la ville de Monaco et celle de Paris avant de revenir de manière intégrale à la capitale de la France en juin 2001. Le seul à demeurer à l’antenne pour un décrochage local est alors Jean-Louis Filc. Actuellement, la station radio diffuse ses programmes sur environs 200 villes de bande FM entre la 98.8 FM et Monaco. Dans le cas des grandes ondes à 216 kHz, la station peut être écoutée au Maghreb, en Allemagne, en Belgique et dans le bassin méditerranéen. 

Influence de la Principauté monégasque sur RMC

La Principauté monégasque est restée détenteur de 4.57 % du capital de Radio Monte-Carlo jusqu’en janvier 2013. La part d’action de Monaco dans la station est descendue à 0.1 % après des négociations avec ‘Next Radio TV’. Le gouvernement monégasque a néanmoins pu 1.77 % des actions du groupe d’Alain Weill qui rassemble les stations RMC, BFM TV, BFM et RMC Découverte, à hauteur de 1,77 %. Outre ces conventions de nature économiques, l’enseigne ‘Radio Monte-Carlo’ est actuellement la propriété de la société Monaco Brands. Cette dernière est connue en tant que gestionnaire des licences de marques officielles pour la principauté.

Cet état de fait ne semble pas toutefois satisfaire aux aspirations de toutes les parties concernées. Jean-Pierre Margossian, PDG de Monte-Carlo diffusion, n’a pas manqué en l’occurrence de soumettre la question à Laurent Nouvion qui est à la présidence du conseil national. Margossian se dit notamment être fortement outré de la défragmentation de la position monégasque dans RMC et TMC. La stratégie du prince Rainier semblait pourtant être aussi avant-gardiste qu’ambitieuse. Le plus aberrant, au regard de la situation, serait notamment l’exclusion volontaire du nom ‘Monte-Carlo dans les autres éléments du groupe d’Alain Weill. 

Une stratégie atypique de gain d’audience

L’audience nourrit le marché de la radio en assurant un retour productif pour les publicités et les différentes émissions qui sont quotidiennement programmées sur une station donnée. Les habitudes des auditeurs ne peuvent pas toutefois être contrôlées par les stations de radio. Les gens peuvent notamment changer de station de radio à leur guise, sans suivre une logique de consommation. Il existe toutefois des circonstances dans lesquels un auditeur ne pourrait pas avoir une telle liberté. Il s’agit notamment des transports en commun ou des transports publics en général.

Ainsi, pour construire sa première base d’audience, RMC a eu l’idée ingénieuse de solliciter des chauffeurs de taxi qu’ils se branchent principalement sur cette station au cours de leur déplacement. Les passagers d’un taxi ne peuvent pas en effet choisir la station de radio à passer au cours d’un trajet puisque cette initiative est encore une prérogative du chauffeur. 

Positionnement de RMC sur le milieu de la radio française

Selon des constatations établies par l’association française ‘Action Critique Médias’, les programmes de radio Monte-Carlo sont principalement orientés vers un public masculin. La plupart des personnes qui interviennent dans l’émission matinale de ‘Bourdin and Co’ semblent notamment être des hommes. La station ne consacre qu’une seule émission hebdomadaire pour une animatrice féminine. Les dirigeants de RMC assument parfaitement cette stratégie éditoriale en précisant que l’analyse des actualités est plus aboutie entre les mains des hommes. Ils poursuivent leur raisonnement en affirmant que les femmes sont plus douées pour l’écoute et l’entretien de la vie familiale. Les personnes ayant la propriété de la radio se justifient quant à eux d’une motivation économique au bénéfice des annonceurs. 

Plan de renouvellement futur pour RMC

Si les activités de Radio Monte-Carlo sont très prospères à l’heure actuelle, il semble encore assez difficile de se prononcer sur le futur de cette station dans le milieu de la radio en France. Elle figure actuellement au top 10 des meilleures radios françaises et il semblerait difficile de faire mieux. En 2012, RMC est parvenu à récolter jusqu’à 8 % d’audience supplémentaire, à raison de 4.219.000 auditeurs par jours. Elle peut faire entre 14 % et 15 % d’audience sur certaines villes françaises et 0 % sur quelques autres. En développant un réseau complet, il est probable que cette station parvient à cumuler près de 9 % d’audience. RMC peut notamment affirmer à bon droit qu’elle a retrouvé un niveau d’audience similaire à celui qu’elle avait au cours des années 1970. Le renouvellement réalisé par cette station est sans précédent dans toute la chronologie de la médiamétrie en France.

Le développement de RMC découverte figure également dans les plans de croissance de cette marque. La transition de RMC vers le milieu de la vision constitue déjà une réussite remarquable, sachant que cette enseigne se trouvait dans un état assez déplorable il y a près d’une décennie auparavant. La seule autre station de radio française qui ait réussi une telle transformation est notamment BFM.

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